Envoyé Spécial (France 2) parle mini crédit, maxi soucis ?

mini creditEnvoyé Spécial, l’émission d’enquête emblématique de France 2, s’est intéressé au sujet du mini crédit. Sujet de plus en plus décrié ces dernière années, tant certains organismes ont abusé de cette zone grise, mal encadrée légalement, et qui se sont lâchés sur les frais. Cela fait des années que nous avertissons que le mini-crédit peut coûter extrêmement cher et que nous donnons les meilleures solutions pour limiter les frais.

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Important : nous ne citerons aucun organisme de mini crédit dans cet article. Vous pouvez retrouver notre enquête détaillée sur le petit crédit rapide.

Que retenir du reportage d’Envoyé Spécial sur le mini crédit ?

Nous vous proposons la synthèse de ce reportage sur les différents sujets présentés dans l’émission de France 2 et pour chaque sujet, partager notre expertise en tant que comparateur de crédit indépendant, c’est à dire à la fois spécialiste des offres du marché et des pratiques plus ou moins réglementaires.

> Accéder au reportage

Paiement des achats magasin en plusieurs fois

Comme le présente le reportage, le paiement en plusieurs fois en magasin est un incontournable du marché du petit crédit. Il existe depuis plus de 50 ans. Il est généralement proposé avec l’ouverture d’une carte de crédit magasin mais pas toujours. On le trouve principalement sous 2 formes :

  • Petit crédit pour payer en 3 fois avec l’ouverture de la carte de crédit magasin
    Généralement, dans le cas là, le petit crédit est gratuit parce qu’en réalité les frais de crédit sont pris en charge par le magasin. La carte de crédit est adossée à un crédit renouvelable donnant droit à l’utilisation d’une réserve d’argent pour de futures utilisations, généralement jusqu’à 1500 ou 3000 euros. Si le crédit renouvelable est utilisé, c’est généralement à un taux taeg révisable maximum autour de 21%.
  • Paiement fractionné en 3 ou 4 fois
    Dans ce cas, il n’y a pas d’ouverture de crédit à la consommation en tant que tel. Comme le remboursement se fera en moins de 90 jours, on se trouve dans la fameuse zone grise du micro – mini crédit. Les organismes de prêt ne sont pas soumis à la réglementation du crédit consommation dans ce cas. Il y a moins de contrôle à l’ouverture et ils peuvent appliquer des frais négligeables. Dans la réalité, la souscription va être très (trop?) facile et les frais seront aussi appliqués soit au client soit au commerçant. Mais au global, la tarification appliquée par les opérateurs financiers de ce service est généralement plus cher car une fois la transaction réalisée, il n’y a pas possibilité de nouvelle utilisation.

Mini crédit : besoin d’argent immédiat

mini creditC’est ce qui s’est développé le plus ces dernières années. L’idée est de proposer un petit crédit avec versement direct et presque un crédit immédiat aux clients. Ces propositions de crédit facile couvrent généralement des montants de 100 à 500 euros voire 1000 euros. Quelque soit l’approche marketing de mise en avant du service (besoin d’argent, avance sur salaire, facilité de paiement…) le service est toujours le même :

  • Obtenir un minium d’informations pour simplifier la démarche
  • Contrôler l’état du compte bancaire du futur client
  • Prendre un décision de crédit immédiate pour verser l’argent rapidement
  • Facturer un maximum de frais et certains de manière illégal (procédure en cours)

Pour faire simple, il y a 10 ans, la loi s’est durcie sur le crédit renouvelable pour que ce petit crédit qui coûtait très cher soit plus limité. Les organismes de crédit traditionnel comme Cofidis ou Sofinco ont donc diminué leur distribution. Mais depuis environ 2 ans, des start-ups se sont engouffrées dans la brèche du mini crédit de moins de 90 jours. En dessous de ce délai de remboursement, vous n’êtes pas obligé de faire autant de contrôle qu’en matière de crédit à la consommation. Vous n’êtes pas obligé d’avoir un contrat de crédit à la consommation et vous devriez appliquer des frais négligeables. Au final, les nouveaux organismes ont proposé souvent :

  • Des demandes clients beaucoup mois contrôlées permettant même aux clients fichés d’obtenir un mini crédit
  • Des frais de crédit au niveau de l’usure soit taux taeg de 21% quand ils n’ont pas tout bêtement fait exploser les prix allant jusqu’à facturer 60 euros pour 200 euros empruntés !

En durcissant les règles sur le crédit renouvelable il y a 10 ans sans contrôler mieux le mini crédit, on se retrouve dans une situation plus anarchique aujourd’hui. Mais ça ne devrait pas durer car le législateur s’est emparé du sujet.

Location longue durée

Connu dans l’automobile depuis longtemps, depuis quelques années la location longue durée s’est étendue à des biens de consommation plus courant comme l’électro-ménager. Pour faire très simple, ce type de service est juste un moyen de faire payer beaucoup plus cher un bien aux personnes qui n’ont pas accès au crédit « classique ». Le reportage est très clair, il montre une personne qui aurait du payer 2 fois le prix de son frigo et son four en prenant une location longue durée parce qu’elle n’était pas éligible à un crédit classique vu qu’elle était fichée.

La LLD et la LOA coûte plus cher que le crédit, comme le montrait déjà notre enquête réalisée sur le crédit auto il y déjà plus de 5 ans : comparer LOA LLD et Crédit. Là encore, il y a un problème de législation. Demandez-vous pourquoi aucun taux n’est jamais affiché en LOA alors que c’est obligatoire en crédit classique…

Le prêt sur gage

Présenté comme une alternative plus sérieuse et moins cher, c’est vrai. Enfin c’est vrai pour le mini crédit car comme c’est présenté dans le reportage, 2% de frais sur les sommes avancées, en taeg ça peut être très cher, autour des 21% en fonction de la durée. Et en plus, il faut avoir des biens qui seront acceptés en gage.

Rédigé par Julien Lecron - Mis à jour le 27/03/2023

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